Chapitre 4 : Le Japon
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I L’édification d’une puissance
1/Le miracle économique
En 1945, le Japon est ruiné. Il est occupé par les États-Unis. Il a perdu son empire colonial. Mais avec l’aide financière des États-Unis, le pays est rapidement reconstruit. Il connaît la plus forte croissance économique du monde de 1951 à 1973. Le Japon est ainsi devenu la seconde puissance industrielle et le pays le plus riche du monde après les États-Unis.
2/ Le rôle de la société japonaise
La mentalité des Japonais a joué un grand rôle dans la réussite du Japon. Ils travaillent beaucoup (seulement 20 jours de congés payés par an). Les grèves sont très rares. Les Japonais sont très qualifiés.
3/ Le rôle des entreprises et de l’État
Les grandes entreprises investissent beaucoup dans la recherche. Elles sont associées à de grandes banques, et à de nombreuses petites entreprises sous-traitantes. L’État joue aussi un rôle moteur dans l’économie (à travers le METI).
II La seconde puissance économique mondiale
1/ La seconde puissance industrielle
Le Japon, avec 15% de la production industrielle mondiale, est la seconde puissance industrielle alors que le pays ne dispose pas de ressources naturelles importantes. Sa puissance repose sur les entreprises, l’État, la main-d’oeuvre.
Le poids de l’industrie dans l’économie japonaise est considérable. Elle représente 39 % du PNB.
Les industries de base (sidérurgie, pétrochimie) et la construction navale et mécanique sont puissantes, mais elles sont concurrencées par celles des nouveaux pays industrialisés d’Asie.
Le Japon est le second constructeur automobile mondial avec de grandes entreprises comme Toyota ou Honda.
La force actuelle du Japon repose surtout sur les industries de haute technologie. Elles représentent le quart de la production : électronique, informatique, télécommunications, robotique, nouveaux matériaux.
2/ La troisième puissance commerciale
Le Japon est la troisième puissance commerciale avec 8% des échanges mondiaux. Ses principaux partenaires commerciaux sont les pays de l’Asie et du Pacifique, les États-Unis et l’Union européenne.
Il représente un modèle de développement économique pour les états d’Asie (importations de matières premières transformées en produits industriels de qualité, main-d’oeuvre disciplinée et longtemps peu payée, innovation constante, politique commerciale agressive, organisation du travail rigoureuse).
Le Japon exporte des produits industriels. Il possède très peu de ressources naturelles et sa production agricole est faible. C’est pourquoi il importe beaucoup de pétrole, de minerais et de produits agroalimentaires.
85 % de l’énergie est importée ainsi que 25 % de sa consommation de riz et 50 % de celles des autres produits alimentaires.
Le Japon a un très fort excédent commercial. Cela est du à la faiblesse des importations. Le Japon est le premier banquier du monde.
3/ Les capitaux japonais dans le monde
À partir des années 1980, les sociétés japonaises s’installent aux États-Unis et dans l’Union européenne pour éviter les barrières douanières, dans les pays pauvres pour bénéficier de la main-d’œuvre à faible coût et de marchés en pleine expansion.
Le Japon possède de très grandes banques qui ont longtemps placé et prêté des capitaux dans le monde entier. Le Japon est le premier fournisseur d’aide publique au développement.
4/ Une puissance maritime
Le Japon dispose d’une immense ZEE. La mer est le plus vaste espace économique du Japon.
Le Japon est la première puissance du monde pour le commerce maritime. Il possède la deuxième marine commerciale du monde.
Il assure 12 % de la production mondiale de poisson. L’aquaculture a une grande importance. Le Japon est le troisième producteur mondial de produits de la mer. Il est le premier constructeur naval au monde.
C’est par la mer et les ports qu’arrivent les matières premières dont le Japon est totalement dépourvu et que sont exportés les produits industriels.
III Les limites d’une puissance
1/ La faiblesse politique et militaire
Le Japon subit encore les conséquences de la Seconde Guerre mondiale. Sa Constitution, votée en 1946, lui interdit de faire la guerre. Il n’est pas membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Il ne possède pas l’arme nucléaire. Le Japon est sous tutelle militaire des États-Unis. Son rôle politique et diplomatique est faible
2/ Une influence culturelle réduite
Le Japon a une influence culturelle limitée : sa langue et sa culture ne se sont pas exportées. Les Japonais connaissent une américanisation croissante de leur mode de vie.
IV Les Japonais sur leur territoire
1/ Une population inégalement répartie : des plaines littorales densément occupées
Le territoire (378 000 km2, étiré sur plus de 3000 km de long) est contraignant. Il est fragmenté en quatre îles principales.
Les trois quarts du pays sont dominés par des montagnes alors que les plaines, étroites, sont limitées au littoral.
La population est très exposée aux risques naturels : séismes (à Kobé en 1995), éruptions volcaniques, typhons, tsunamis (raz-de-marée).
Les plaines littorales occupent à peine le quart de la superficie des regroupent 90 % de la population. La densité est de 334 habitants par kilomètre carré
La population, 127 millions d’habitants, est concentrée dans les plaines littorales. Elle occupe un tiers du territoire. Les densités humaines sont très fortes sur la façade Pacifique (Japon de l’endroit, plus chaud et plus humide) alors que le littoral occidental est moins peuplé (Japon de l’envers). Le littoral concentre la plupart des activités économiques du Japon (agriculture, pêche, industrie).
La plus grande mégalopole du monde rassemble 80 % de la population et 90 % des activités économiques sur 10 % du territoire. Tokyo réunit 25 millions d’habitants.
2/ La maîtrise d’un territoire contraignant
Pour pallier le manque de place dans les plaines, des terre-pleins sont construits sur la mer pour accueillir les usines, les ports et aéroports (aéroport d’Osaka). De grands ouvrages d’art unissent les îles : des ponts géants et les plus longs tunnels sous-marins du monde (54 km entre Honshu et Hokkaido).
